Tourisme. Partir, partir…
C’est ce que chantait Julien Clerc dans les années 1980. Peut-être répondait-il ainsi à Michel de Montaigne qui affirmait, il y a bien longtemps, que « les voyages forment la jeunesse », en aidant à apprendre et à s’ouvrir au monde ?
Que l’on soit jeune ou qu’on ne le soit plus, les voyages offrent toujours l’opportunité de découvrir d’autres lieux, d’autres pays, d’autres cultures. Mais le touriste d’aujourd’hui n’est pas le voyageur de Montaigne qui partait seul à la découverte d’autres lieux, à la rencontre d’autres humains.
1,5 milliard de déplacements internationaux en 2019 ! 95 % des touristes concentrés sur 5 % des espaces dans le monde, souvent dans les mêmes périodes de l’année. L’explosion du tourisme international (+133 % en 20 ans) est source de graves nuisances dans les pays et régions touristiques. L’impact sur les populations et les écosystèmes est désastreux. Quant à son empreinte carbone, elle est énorme : 8 % du total des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, les trois quarts pour les seuls transports.
« Le tourisme durable est un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux, actuels et futurs, répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels de l’environnement et des communautés d’accueil. » Organisation mondiale du tourisme
Le tourisme de masse n’apporte pas toujours la richesse aux habitants du pays d’accueil. Les plus modestes le subissent plus qu’ils n’en profitent. Il est trop souvent cause de l’appauvrissement des cultures et des patrimoines locaux.
L’importance des nuisances et les bouleversements climatiques ont amené à réfléchir à un tourisme différent, plus respectueux des hommes et de la planète. Car il ne s’agit pas de faire disparaître le tourisme qui a aussi de nombreux impacts positifs : création de millions d’emplois directs dans les pays visités, consommation de produits locaux qui font vivre producteurs et commerçants, ouverture et échanges entre cultures…
Ce qu’il faut, c’est développer d’urgence une autre forme de tourisme plus responsable et qui incite les millions de personnes qui parcourent le globe chaque année à avoir des comportements positifs tant envers les populations et leurs cultures que la conservation de la biodiversité.
C’est l’objectif du tourisme durable. Une association, ATR (Agir pour un tourisme responsable), accompagne les voyagistes qui s’engagent dans cette nouvelle conception plus respectueuse des populations, des sites et de la planète.
Certains organismes en ont fait la base de leur démarche. C’est ce tourisme-là qu’il nous faut aider et encourager en choisissant ceux qui le mettent en pratique pour nos séjours dans des pays lointains ou dans nos régions.
Hélène Salaün
La vie de Madeleine Riffaud est un hommage à la résistance sous toutes ses formes et en toutes circonstances. Le 2ème tome de ses mémoires en images est paru ! Editions Dupuis